Politique d’austérité oblige, les budgets alloués à l’investissement public et l’amélioration de l’infrastructure ont subi une baisse remarquable durant les deux dernières années. Depuis la Révolution à aujourd’hui et malgré les politiques budgétaires expansionnistes, les investissements en infrastructure n’ont toujours pas connu l’essor souhaité et beaucoup de chemin reste encore à faire pour bâtir des infrastructures aux normes qui répondent mieux aux besoins des investisseurs.
Impératif de compétitivité oblige, les infrastructures et les services logistiques n’est pas une finalité en soi, ce n’est qu’un outil au service du bien des nations, le plus important est plutôt la qualité des services rendus publics et la connectivité offerte aux entreprises tunisiennes pour faciliter leurs accès aux marchés, national et international.
Les indicateurs publiés par les instances nationales et internationales comme la Banque Mondiale, la CNUCED, l’Observatoire de la Compétitivité Durable ou encore l’IACE, sur la qualité des infrastructures de connectivité montrent les mauvais scores de la Tunisie non seulement à l’échelle nationale mais aussi internationale, témoignant ainsi, une situation particulièrement préoccupante de la qualité des infrastructures de connectivité pour lesquelles des actions concrètes et urgentes sont à mener par l’ensemble des acteurs de l’écosystème.
Qu’est-ce qu’une infrastructure de qualité et pourquoi parle-t-on de la qualité des infrastructures ? Plusieurs institutions internationales ont partagé des fondements sur la qualité de l’infrastructure. En effet, une infrastructure de qualité nécessite une gouvernance efficace et efficiente ; tous les projets doivent être construits en toute sécurité pour pouvoir résister aux catastrophes. L’infrastructure doit également prendre en compte une évaluation des impacts environnementaux et sociaux et surtout doit être alignée avec les stratégies de croissance économique et de développement.
De ce fait, il est nécessaire d’élaborer une stratégie nationale adéquate capable de développer la qualité des infrastructures, augmenter le degré de connectivité et booster l’investissement dans ce sens. C’est ainsi que Tunisia Economic Forum , dans sa cinquième édition qui se tiendra le 11 Avril 2019 à la Maison de l’Entreprise traitera du thème :
Les Infrastructures de Connectivité : Qualité et Efficience
Le forum traitera cette question à travers trois panels discutant la qualité des infrastructures de connectivité.
Le premier panel du forum permettra de débattre de « La Qualité de l’Infrastructure Maritime ». La qualité des ports joue un rôle très important pour assurer l’accès à des intrants économiques et améliorer la connectivité internationale. Pour rétablir les connexions, il est nécessaire pour certains pays de créer une nouvelle infrastructure ou investir dans des projets d’extension. Mais faudrait-il avant assurer une utilisation optimale des infrastructures maritimes existantes ?
En effet, la revalorisation et la modernisation de l’existant suppose le recours à de nouvelles méthodes de gestion et d’amélioration de la productivité, basées sur la digitalisation et la jonction à une infrastructure numérique fiable. Et qu’en est-il pour la Tunisie ?
La connectivité à l’international ne peut s’avérer efficiente que lorsqu’elle est associée à des infrastructures terrestres routières ou ferroviaires de qualité reliant à la fois l’efficacité économique aux impératifs d’inclusion et de développement durable.
C’est ainsi que le deuxième panel du forum traitera de la Qualité de l’Infrastructure Terrestre. L’infrastructure routière est jugée appropriée pour réaliser la connectivité inter et intra régional. Des standards sont fixés par les pays pour que chaque région ait un temps maximum pour accéder à un port ou un aéroport, Mais l’infrastructure en Tunisie exercera-t-elle ce rôle de manière entière ? Quels sont les défis ? Il est désormais question de mise en place d’une stratégie claire pour la planification d’un réseau routier capable de générer des flux économiques. Et, la valorisation des réseaux existants et la garantie de leur efficience devra devenir, certes, économiquement rentable.
Le maillon oublié de la chaine logistique en Tunisie est l’infrastructure ferroviaire qui a pu dans plusieurs pays désenclaver des régions entières voire assurer leurs redéploiements dans des activités consacrées auparavant aux régions côtières.
Ainsi, l’IACE entend contribuer au processus de promotion de la connectivité par une proposition d’un plan stratégique, à court, à moyen et à long terme pour le développement de la connectivité nationale et internationale. De ce fait, le troisième panel du forum soulèvera la question : Quel Plan Stratégique pour une Infrastructure de Qualité ?