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Coups d’Etat au Niger et au Gabon : Quelles répercussions pour la Tunisie ?

Un mois après le coup d’État au Niger, c’est au tour du Gabon, de connaître un putsch militaire retentissant après l’annonce de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle. Ces deux secousses politiques sont loin d’être des cas isolés dans la longue histoire des coups d’État en Afrique et présentent certainement des similitudes dans la mesure où ils sont instigués par la garde présidentielle et ont suscité l’adhésion d’une grande partie de la population nigériane et gabonaise.

Ce chamboulement de situation expose l’ensemble de la région spécialement les pays limitrophes de la zone sahélo-sahélienne qui sont directement et indirectement concernées. S’agissant plus particulièrement de la Tunisie, l’incidence de ces deux crises ne saurait être directe puisqu’il ne s’agit pas de pays voisins limitrophes ou de partenaires économiques importants. Il n’en demeure pas moins que c’est surtout l’enlisement au Niger qui pourrait engendrer un sérieux risque sécuritaire et migratoire pour la Tunisie.

Ce risque sécuritaire peut prendre les trois formes suivantes qui entraveront l’économie tunisienne.

  1. L’accentuation des flux migratoires vers les frontières tunisiennes.
  2. La prolifération de la contre bande et les autres formes de trafics illégales.
  3. L’instabilité dans la région qui augmente le risque d’activités terroristes dans la région.

Sur le plan économique, bien que les échanges bilatéraux entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne ne représentent que 3%, les répercussions économiques même si elles demeurent limitées et non significatives sur le court terme, dépendraient également de la manière dont la Tunisie traiterait diplomatiquement avec les nouveaux régimes émergents de ces pays.

Par ailleurs, avec les derniers coups d’Etat au Niger et au Gabon, c’est l’instabilité politique qui perdure dans la région du Sahel et au-delà, exacerbant les situations de vulnérabilité sécuritaire qui hypothèquent tout effort de développement économique.

Cette réalité requiert une indispensable adaptation des paradigmes et outils d’intervention économique de la Tunisie en Afrique afin de parer aux situations de fragilité et intégrer davantage le facteur risque, y compris sécuritaire, dans les paramètres du « doing business » avec les pays africains.

C’est dans ce contexte que l’IACE publie cette note, ayant pour objectif de faire une lecture de la situation et des différences qui existent entre les deux situations liées principalement aux enjeux géostratégiques, aux acteurs impliqués, aux spécificités de chaque régime politique et à l’ampleur de l’impact que pourraient induire ces crises.