Le 6 février 2024, l’Assemblée des Représentants du Peuple a adopté une loi autorisant le financement direct du budget par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) pour un montant de 7000 millions de dinars (l’équivalent de 2000 millions d’Euros). Cette décision intervient dans un contexte d’urgence, visant notamment le remboursement d’un emprunt de 850 millions d’euros du marché financier international le 19 février 2024.
Cette mesure a suscité des opinions divergentes quant à son impact sur l’économie tunisienne. L’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE) s’est penché sur les répercussions potentielles de cette décision, offrant une analyse factuelle et objective.
En 2020, la Tunisie avait déjà fait appel à un financement direct de la BCT pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Toutefois, la situation actuelle diffère, mettant en lumière les défis économiques persistants auxquels le pays est confronté, notamment une croissance économique faible et une inflation relativement élevée. Le recours au financement direct de la BCT en 2024 soulève des préoccupations quant à ses implications sur l’inflation et les réserves de change.
L’IACE met en garde qu’il n’y aura pas d’impact direct sur l’inflation si ce financement est exclusivement pour le remboursement des emprunts extérieurs, néanmoins, il pourrait y avoir une baisse des réserves de change entraînant une dépréciation du dinar et une potentielle augmentation de l’inflation liée aux importations.
Face à ces défis, l’IACE recommande une gestion prudente des réserves de change, ainsi que des mesures d’accompagnement extra-budgétaires pour atténuer les effets néfastes sur la stabilité sociale.
En conclusion, le financement excessif du budget par le recours aux bons de trésor à court terme BCT est en train d’exercer des pressions inflationnistes, la raison pour laquelle, l’IACE avise de la reprise de l’inflation pendant le deuxième semestre de l’année si des mesures préventives ne sont pas prises à temps.